Labels RSE : structurer efficacement votre engagement et votre stratégie climat

Les points clés à retenir

Les labels RSE sont un levier stratégique qui dépasse la simple communication. Elle offre un cadre crédible et structuré, principalement basé sur la norme internationale ISO 26000, pour piloter une démarche d’amélioration continue.

C’est un outil opérationnel essentiel pour construire le plan de transition désormais exigé par le Bilan d’Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES).

Au final, se faire labelliser permet de crédibiliser son engagement, de mobiliser ses équipes et d’anticiper les futures réglementations.

Dans un contexte où les exigences réglementaires (Loi PACTE, directive CSRD) et les attentes sociétales ne cessent de croître, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dépasse largement le cadre de la communication : elle devient un véritable pilier stratégique. Pour les dirigeants et responsables RSE, se lancer dans une démarche de labellisation constitue aujourd’hui le moyen le plus crédible de structurer, piloter et valoriser cet engagement.

Un label RSE n’est pas une finalité en soi : c’est un levier de transformation puissant. Il apporte méthode, crédibilité et prépare l’entreprise à répondre aux exigences de demain.

Cet article vous propose un guide pratique pour naviguer dans l’univers des labels RSE. Nous commencerons par expliquer ce qu’est un label RSE, en nous appuyant sur les référentiels officiels, puis nous explorerons ses bénéfices stratégiques, notamment son lien avec le bilan carbone. Enfin, nous comparerons en détail les quatre principaux labels afin de vous aider à faire un choix éclairé.

Qu’est-ce qu’un label RSE et pourquoi est-ce un atout stratégique ?

Pour comprendre la valeur d’un label, il est essentiel de s’appuyer sur une définition officielle de la RSE. La norme internationale ISO 26000, reprise par le Ministère de l’Économie et celui de la Transition Écologique, la définit comme « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement ».

Cette responsabilité s’articule autour de sept questions centrales qui forment le périmètre universel de la RSE :

  • La gouvernance de l’organisation

  • Les droits de l’Homme

  • Les relations et conditions de travail

  • L’environnement

  • La loyauté des pratiques

  • Les questions relatives aux consommateurs

  • Les communautés et le développement local

Une entreprise qui s’engage en RSE cherche donc à avoir un impact positif sur la société tout en restant économiquement viable.

Label, Norme, Certification : clarifier le vocabulaire

L’écosystème RSE utilise des termes précis qu’il est important de distinguer :

  • La Norme (ex : ISO 26000) : c’est un document de référence qui fournit des lignes directrices et un cadre de travail. Une norme comme l’ISO 26000 n’est pas « certifiable » ; une entreprise peut seulement déclarer s’y conformer.

  • Le Label / La Certification : il s’agit d’une reconnaissance formelle, délivrée par un organisme tiers indépendant (comme l’AFNOR) après un processus d’évaluation rigoureux (audit). C’est la preuve crédible que l’entreprise respecte un cahier des charges précis et a atteint un certain niveau de performance.

Les bénéfices concrets d’une démarche de labellisation

Obtenir un label RSE dépasse largement l’amélioration de l’image de marque : c’est une décision stratégique qui crée de la valeur à plusieurs niveaux :

  • Structuration et pilotage : un label fournit un cadre d’évaluation et un plan d’action pour construire, structurer et piloter la démarche RSE sur le long terme.

  • Mobilisation interne : le processus de labellisation est un projet d’entreprise qui fédère les équipes autour d’un objectif commun. Cela contribue également à améliorer l’image de l’entreprise auprès de ses salariés.

  • Crédibilité et différenciation : face à la méfiance croissante envers le « greenwashing », un label délivré par un tiers de confiance crédibilise l’engagement de l’entreprise auprès de toutes ses parties prenantes : clients, investisseurs, talents et fournisseurs.

  • Anticipation réglementaire : se faire labelliser prépare l’entreprise aux exigences croissantes en matière de reporting de durabilité, notamment celles imposées par la directive européenne CSRD, qui concernera à terme près de 50 000 entreprises.

Comment la labellisation RSE renforce votre Bilan Carbone (BEGES) ?

L’Article L. 229-25 du Code de l’environnement impose à certaines organisations d’établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Sont notamment concernées les entreprises de plus de 500 salariés et certaines entités publiques.

Depuis le 1er janvier 2023, suite au décret n° 2022-982 du 1er juillet 2022, le périmètre de ce bilan a été étendu à l’ensemble des émissions indirectes significatives (Scope 3), incluant par exemple la chaîne logistique ou l’usage des produits vendus. Plus important encore, ce bilan doit désormais être accompagné d’un plan de transition détaillé, présentant les objectifs et actions envisagés pour réduire les émissions.

Le label RSE : le cadre opérationnel de votre plan de transition

Le lien entre le BEGES et la labellisation RSE est direct et stratégique. Le BEGES agit comme un diagnostic, quantifiant l’empreinte carbone de l’entreprise. La démarche de labellisation RSE, elle, fournit le système de management pour agir sur ce diagnostic.

Le pilier « Environnement », présent dans tous les grands référentiels RSE, offre la structure méthodologique nécessaire pour construire un plan de transition robuste. Il aide à identifier les leviers de réduction, à mettre en œuvre des actions concrètes (efficacité énergétique, achats responsables) et à suivre les indicateurs de performance, nourrissant ainsi le plan de transition exigé par la loi.

Panorama des 4 principaux labels RSE : lequel choisir ?

Il n’existe pas de meilleur label dans l’absolu. Le choix optimal dépend des caractéristiques de votre entreprise : sa taille, son secteur, sa culture, son niveau de maturité RSE et ses ambitions (reconnaissance nationale ou internationale).

Conseil Steer

Avant de choisir un label, commencez par réaliser une auto-évaluation basée sur la norme ISO 26000. Cet état des lieux initial vous offrira une vision claire de votre maturité RSE et vous guidera vers le parcours le plus adapté : une démarche de progrès structurée (Engagé RSE), un accompagnement complet (LUCIE 26000), une affirmation de votre mission fondamentale (B Corp) ou une réponse aux attentes de vos clients (EcoVadis).

Engagé RSE (AFNOR) : la référence française alignée sur l’ISO 26000

Philosophie :
Le label Engagé RSE évalue la maturité de la démarche RSE d’une organisation en s’appuyant sur le cadre international ISO 26000. C’est un label de progrès qui mesure l’intégration de la RSE dans la stratégie et les opérations.

Processus :
Un auditeur expert d’AFNOR Certification réalise une évaluation sur site, basée sur 47 critères (ou 24 pour les TPE). L’analyse aboutit à un score sur 1000 points, déterminant l’un des quatre niveaux de maturité : Initial, Progression, Confirmé ou Exemplaire. Le label est valable 3 ans, avec une évaluation de suivi à mi-parcours.

Pour qui ?
Ce label s’adresse à toute organisation (entreprise, association, etc.), y compris les TPE grâce à un modèle adapté. La reconnaissance est forte en France et en Europe, notamment via la marque Responsibility Europe. Des déclinaisons sectorielles le rendent pertinent pour certaines filières spécifiques.

 

LUCIE 26000 : le pionnier français de la RSE

Philosophie :
Premier label RSE français, LUCIE 26000 est aligné sur la norme ISO 26000. Il se distingue par son approche pédagogique et son écosystème, la Communauté LUCIE, un réseau de plus de 1 400 organisations engagées.

Processus :
Le parcours comprend une formation à l’ISO 26000, une auto-évaluation, un audit sur site par un expert indépendant et l’élaboration d’un plan d’engagements sur 4 ans. Un score minimum de 500/1000 à l’audit est requis pour l’obtention du label.

Pour qui ?
Idéal pour les organisations, notamment les PME, qui souhaitent un accompagnement pas-à-pas pour structurer leur démarche et bénéficier de la force d’un réseau pour progresser.

 

B Corp : le mouvement international des entreprises à impact

Philosophie :
Le label B Corp (pour Certified B Corporation) incarne un mouvement mondial visant à utiliser le business comme une force pour le bien. La démarche interroge la mission fondamentale de l’entreprise pour construire un système économique plus inclusif et régénératif.

Processus :
Le processus commence par une auto-évaluation en ligne, le B Impact Assessment (BIA). Un score minimum vérifié de 80/200 est nécessaire pour être éligible. Une étape clé consiste à adapter juridiquement la gouvernance pour y inscrire la responsabilité envers toutes les parties prenantes. La méthode exacte (modification des statuts, adoption d’un statut spécifique, etc.) dépend de la juridiction et de la structure légale de l’entreprise.

Pour qui ?
Ce label s’adresse aux entreprises à forte culture d’impact, de la startup à la multinationale (comme Danone), qui cherchent une reconnaissance internationale et sont prêtes à ancrer leur engagement au plus haut niveau juridique.

 

EcoVadis : la notation de la performance RSE de la chaîne d’approvisionnement

Philosophie :
EcoVadis est la plateforme de référence mondiale pour évaluer la performance et les risques ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) des fournisseurs.

Processus :
L’évaluation repose sur un questionnaire en ligne personnalisé, dont les réponses doivent être justifiées par des documents. Des analystes experts attribuent une note sur 100, pouvant donner lieu à des médailles.
Pour obtenir une médaille, l’entreprise doit atteindre un score minimum de 30/100 dans chacun des quatre thèmes : Environnement, Social & Droits de l’Homme, Éthique, et Achats Responsables.
Les médailles correspondent à des percentiles précis : Platine (top 1%), Or (top 5%), Argent (top 15%) et Bronze (top 35%).

Pour qui ?
Principalement les entreprises fournisseurs de grands groupes. La demande d’évaluation provient souvent directement d’un client utilisant EcoVadis pour gérer la durabilité de sa chaîne d’approvisionnement. Obtenir un bon score est aujourd’hui un avantage concurrentiel majeur.

Au-delà des quatre grands : autres certifications et labels à connaître

Pour être complet, il est important de connaître d’autres types de reconnaissances :

  • Labels sectoriels : adaptés aux enjeux spécifiques d’un secteur, comme le label Numérique Responsable.

  • Labels thématiques : centrés sur un enjeu RSE particulier, par exemple l’égalité professionnelle ou la protection de la biodiversité.

  • Écolabels produits : à ne pas confondre avec les labels RSE. Un écolabel (ex : Écolabel Européen) s’applique à un produit ou service spécifique, tandis qu’un label RSE évalue l’organisation dans son ensemble. L’initiative de l’Affichage Environnemental, promue par l’ADEME, vise à donner un score environnemental aux produits.

Vers une RSE structurée et crédible

La labellisation RSE dépasse largement le simple affichage d’un logo : c’est un levier stratégique puissant qui apporte la méthode nécessaire pour structurer une démarche d’amélioration continue. Selon l’article L. 229-25 du Code de l’environnement, le plan de transition est désormais indissociable du bilan d’émissions, transformant ainsi une obligation de mesure en une obligation de stratégie et d’action.

Un label RSE offre la crédibilité indispensable pour valoriser ce plan et prépare l’entreprise à répondre aux exigences futures des marchés et des régulateurs.

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Sources utilisées

ISO – ISO 26000

ADEME – Affichage Environnemental

Code de l’environnement – Article L. 229-25 et Décret n° 2022-982 du 1er juillet 2022

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